Les jours passent et se poursuivent Et mon amour ne fléchit pas, J’ai longtemps dans mes filets Pris des ombres solitaires Qui mouraient à la lumière, J’ai longtemps cueilli des fruits Qui fanaient dans les calvaires, Puis vint cette heure magique ! Tu jaillis d’un coquillage Sur une plage nocturne Où dansait le vent des rêves, Tu jouais avec la lune En dévalant ses cratères, Tu dissipais le frimas En soufflant dans une conque Et tu roulais dans les vagues A l’écume rubiconde. Ô fille des océans, Fiancée des marées, Reine des cryptes profondes ! A jamais mon cœur épris, Te chercheras sur les mers Dans les sillons des vaisseaux Que chassent les ouragans, Dans les tourbillons glacés Où se plaignent les sirènes, Dans le vol des albatros Qui transpercent les nuages. A jamais mon cœur épris, Te cherchera sur la grève, Près d’un phare déserté Qui éclaire faiblement Cette nuit à l’encre épaisse Où rôde mon espérance.