Il est un nouveau poison Qu’on distribue à foison Dans les grands salons feutrés Et même sur les marchés, Tous encensent la potion Qui enfin nous rendra cons.
C’est le politiquement correct Qui nous fait valser sur des sornettes, Ne casse pas d’œufs pour l’omelette, Nous comble de belles andouillettes.
Des techniciennes de surfaces Peuvent s’esbaudir dans la crasse, Les mal-voyants sont consternés De ne pas voir le bout de leurs pieds, Le malentendant, tout ouïe, N’y entend rien quand il jouit.
C’est le politiquement correct Qui nous fournit en bonnes bluettes, Se trémousse au son des castagnettes, Va jusqu à taquiner nos roupettes.
Les débiles sont oligophrènes, Les gauchistes, des schizophrènes, On ajuste tous les effectifs Qui sans boulot s’arrachent les tifs, Quant aux dommages collatéraux On les retrouve dans les caveaux.
C’est le politiquement correct, Le miroir fêlé aux alouettes, Si on glisse sur la savonnette, C’est qu’on ne fait pas de pirouettes.
Les gens du voyage partent loin, Sur des rails, coincés entre deux trains Et l’ingérence humanitaire Se tape, hardie, quelques moukères, Les quartiers sensibles au Kärcher Nettoient leurs plaies avec de l‘éther.
C’est le politiquement correct Qui sent la crotte avec des pincettes, Qui tourne comme une girouette, Et finit par nous conter fleurette.
Les ouvriers si spécialisés Cherchent encore leurs spécialités Et tous nos seniors confirmés S’étouffent en mâchant leur dentier, Il reste nos hôtesses de caisse Qui piquent du nez, sur leurs fesses.
C’est le politiquement correct Qui nous offre un monde sans stress, Même si des millions de SOS Retentissent jusqu’à l’Everest.