Le chant du merle ouvre la mémoire du monde Quand la beauté tressait les rayons du soleil, Quand le désert vibrait d’une attente féconde Sous ces perles de pluie en offrande du ciel.
Si les saints shirotae se rêvent en nuage C’est qu’ils sont héritiers d’un céleste message, Le retour du printemps en est le testament Même si tout s’oublie, rien ne se meurt vraiment.
Quand le feu en crinière envahit les vallées, Ce sont les tournesols qui jaillissent des champs, Quand l’étoile vagit dans le noir océan Une rose languit dans les prairies nacrées.
Si la terre gémit, accouchant la topaze, Ce rêve minéral de l’azur sans tréfonds, Le souvenir lointain d’avoir reçu la grâce D’un verbe moissonneur enchante ses saisons.