Sur la route de soi, qui donc cache la mire, On ne sait où l’on va, le vent sans avenir, Le sextant s’est brisé, la nef est en folie, L’étoile du berger se perd dans un maquis,
Les parfums dissipés, ne reste que la myrrhe Pour embaumer, oiseux, quelques vieux souvenirs Quand chacun y croyait poussé par son désir Aux fabuleux pays où les amants soupirent,
Que d’escales rêvées, Kachgar aux pierreries, Samarcande alanguie aux coupoles serties, Balkh, sa tour infinie qu’Elohim a maudit, Somptueuse Ispahan et ses roses de nuit,
Quand on rentre chez soi, d’autres s’y sont tapis, Ils recherchent un toi quand les mois sont finis, Qui viendra les nouer dans la tapisserie Où filent tant d'années et leur étourderie.