Regarde sa robe flotter bleue dans le vent, Son ourlet d’écume se tordre à l’horizon, Son ventre d’algues et de sel en pulsation Jette sur la plage ses fragiles enfants.
Regarde ses loups blancs qui hurlent sur les vagues Quand la tempête mord la lagune sauvage, Ses lames emportent les longs cris des naufrages Vers un ciel empourpré où vont mourir ses dagues.
Regarde le soleil plonger dans ses flots sombres Pour éclairer au fond le royaume des ombres Tandis que vient la nuit en sournoise panthère Planter ses griffes nues sur le sable désert.
Regarde ce miroir où se mire ton âme, Tes furieuses passions et tes crimes infâmes, Tes tendres abandons, tes peines insondables, Toi, pauvre humanité au destin improbable.