Au bord du fleuve frémissant Dans les brumes du levant Une barque noire d'orage Attend toujours comme un présage. Où est donc parti le nocher Et qui va-t-il embarquer? L'esquif oscille dans le vent Sous de nombreux ricanements. Mais qui viendra poser le pied, Sera-t-il proche ou étranger Qui partira, pour quel voyage, Pour quelle escale ou quel naufrage? Nul ne le sait et tous se taisent, Ils épient l'ombre avec malaise, Puis, ils chuchotent longtemps Et me regarde méchamment Car j'ai déposé près de moi Une sombre rame de guingois Et j'attends qu'ils aient désignés Celui qui ne reviendra jamais.