Il le fallait Iphigénie ce sacrifice, Le pouvoir, vrai Moloch, se repait sans vergogne Des martyrs électifs que n’a souillés le vice, De farouches vierges soignées par les cigognes.
Qu’un tel acte hideux appelle l’ouragan, Que la mer se déchaîne et s’enragent les vents Qu’à la proue ton visage épouvante la lune, Ton sacrifice, Iphigénie, peine Neptune.
Mais les Dieux sont cruels à l’image de l’homme, Il les a façonnés dans son courroux sans borne Qui étend ses crimes tel un sanglant rhizome, Aveugle vanité que le destin suborne.
Pour que hurle la meute, il lui faut une biche Qui viendra attiser ses désirs d’incendie, De rapines, de viols et d’horribles folies, De terres ravagées en l’honneur des fétiches.
Alors Iphigénie, à quoi bon supplier Cet Atride furieux, pressé de massacrer, De répandre la peur qui serre ses viscères Ö toi sa noble fille et lui ce piètre père.