Sur les sentiers drus où poussent des orphelins, Serpentent tant de souvenirs jamais éteints, La mère des douleurs alors se remémore Quand le scion gémit et quand le tronc se tord.
Combien de pas perdus, de regards éperdus, Acharnés à chercher tout ce qui se dérobe, Dans la vaste forêt, en son obscure robe, Heurtèrent les rochers où le verbe s'est tu.
Mendiant, amant, penseur, ermite, hors-la-loi Ont tissé leurs rêves sur des hamacs lunaires, Bercés nonchalamment par les mains des fougères,
Ils les ont parcourus longtemps, tous ces chemins, Où se perd la mémoire et son voile de soie Dans l'ombre frileuse où le vent frémit en vain.