Solitaire, il régnait sur des steppes spectrales Qu’un blizzard submergeait de ses vagues de brume Et la bise levait une armée fantomale De tourbillons neigeux qui hurlaient d’amertume.
Il avait parcouru de nombreuses années Ces plaines désolées que tourmentait la faim, Inlassable, il cherchait au milieu des fumées Son amour disparu dans un sombre ravin.
Son regard reflétait les aurores polaires Quand les âmes des morts allument des flambeaux Dans un ciel inondé de fougueuses lumières Qui changeaient lentement comme un vivant tableau.
Il avait affronté sans haine ni mépris Ces puissants prédateurs, vaniteux conquérants, Engeance de Caïn, ils avaient tout détruit, Il ne restait que lui, le dernier des loups blancs.