Opiniâtre sculpteur, le vent façonne encore Ton image changeante au cours des millénaires, Nomade des chaos et des cendres stellaires, Tu roulais dans la nuit au son des météores.
Couché dans les déserts ou au creux des ravins, Accroché aux nuages, au fond des océans, Narguant le tonnerre qui foudroie les étangs, Bravant tous les maelströms qui hantent les marins,
Pur diamantaire ciselant la lumière Dans le creuset des ans où songent les matières, Parfois tu fus idole au fond des sanctuaires, Parfois tu fus une arme emportée à la guerre.
Tu ne pouvais souffrir, tu ne pouvais aimer, Comme un Dieu insensible à toutes les prières, Pourtant, sans doute , un rêve aurait pu t’animer, Et t’accorder la vie toi qui n’étais que pierre.