Extatiques en diable Quand ils brandissent Avec la hargne du chasseur Quelque pileuse carotte rougeoyante Comme le blair de leurs Aïeux Qui plastronne dignement Sur la photo sépia Au-dessus d’un piano Garni d’huiles essentielles, Ils jouissent aussi , En gloussant pudiquement, Des permacultures que , Voici plus de dix mille ans Pratiquait, tout soufflant, Le pauvre homo pas encore savant. Les mangeurs de gluten sont Leurs ennemis publics Qu’il poursuivent avec la hargne De Torquemada. Ces instinctivores reniflent soupçonneux Tout ce qui tombe dans leur plat. Inlassables taxonomistes, ils récitent Souvent le catéchisme des protéïnes. Quand du haut de leur chaire, ces ascètes osseux Fustigent sans pitié Les horribles carnivores et leurs péchés de chair, Je ne peux m’empêcher d’invoquer Ezéchiel Qui cuisait son bon pain Sur des cendres excrémentielles Et se lamentait,marri, De devoir dîner seul...