Dans les chambres aux horreurs Polyphème avec fureur Cherche son oeil égaré Dans le sac de l’éventreur, Ravi, Gwymplaine en rirait S’il n’avait la dent cariée Par la cruelle Médée. Accompagnée des sorcières Qui font bouillir les viscères De l’infortuné Mac Beth Et sa couronne de bettes.
Dans les chambres des malheurs, Ce fanfaron de Werther, Amoureux du vieil Homère Se suicide à la liqueur, Marguerite morte, en bière Avec ses amants d’hier Chante des bijoux leur air Sous l’œil d’un Faust débonnaire, Lucia di Lammermoor Toute à sa folie implore Othello, l’impuissant maure.
Dans les chambres aux erreurs, L’homo sapiens tient son heure, Nostrodamus s’est noyé Dans le Titanic broyé, Darwin n’ avait pas prévu Qu’un singe puisse être élu Lyssenko s’est fourvoyé Le bourgeois n’est pas inné, C’est un mal acquis hautain Qui transforme tout en rien Et le début en sa fin.
Les chambres sans ascenseur Sont réservées aux penseurs Qui en ces temps infantiles Se sont sauvés sur une île Loin des foules hébétées, A leur shopping accrochées. En de parfaits happycrates Fils bâtards des démocrates Dont la seule liberté Consiste à ne plus penser Sinon à leur Dieu marché.