Battues par les âpres vents La chaumière respire à peine Râle tel un agonisant On y trouve des os de haine Les murs lézardés se lamentent Du fouet que le temps leur inflige Comme de pouilleuses démentes Des rideaux effondrés s'affligent Par les toits percés d'infamie S'immisce une baveuse pluie Qui répand des relents de fiel Cette odeur qu'exhalaient les vieilles Quand elles rôtissaient leurs ongles En raclant les marmites chaudes. Cachés dans l'occulte commode Où accrochés à une épingle Des échos ravivent la plainte Qui tapissait les chambres nues Là où des chérubins déchus Geignaient, les lumières éteintes Tandis que le sein famélique D'une ombre hydropisique Déversait quelques gouttes amères Sur des lèvres bleues, en bière Alors des hurlements sinistres Secouent la plaine livide Alors des cloches acariâtres Se débattent sous un ciel vide Bientôt, la nuit tombe en charpie Sur toutes ces piteuses vies.