Les flambeaux de l’aurore enflammaient les sillons Des visages ridés d’amour et d’abandon De ces femmes dansant sur l’étang des sanglots Déversés pour tous ceux disparus sans échos.
Mais elles y péchaient des pépites d’espoir Qu’aucun sombre ouragan n’aurait pu décevoir Tant la sève coulait dans leurs veines ouvertes A la beauté du monde, à cette terre offerte.
Des visages enfouis dans le chœur des églises Où elles prièrent tant de fois sans surprise, Des visages errants sur les docks embrumés En guettant les vagues où tournoient les noyés .
Des visage de nid où rêvent les mésanges Quand le printemps jailli façonné par les anges, Des visages de fleurs, vignes et liserons Où s’enlacent les jours le temps d’une saison.
Merveilleux visages des mères solitaires Sur la place de mai, fières et solidaires, Quand vos doux foulards blancs tournaient infiniment Pour remonter le temps qui ravit vos enfants.