Les lèvres collées à la cire Sous le sceau de la pauvreté, Ils n'ont plus la crainte du pire Devenu leur hôte secret, Ils arpentent les grandes villes Dans des haillons de pénitents, Et cherchent de leurs mains fébriles Quelques réconfort au couchant. Ils heurtent parfois des frontières, Se blessent aux arêtes du vent, S'endorment dans des congères, Bonhommes de neige mourant. La peau crevassée par le doute, La cendre des yeux en déroute, Ils offrent leur coeur à l'aurore, Qui est leur unique trésor. Parfois il trouvent le gite Où ils reposent un instant Parfois, ils tombent trop vite, Dans un trou qu'offre le néant
Ils nous le disent constamment La vie est un fil ballotant Que remuent les doigts du hasard, Un seul fil que coupera un toquard.