Regarde-la plonger la tête du cobra Qu’elle a hypnotisé, dans sa bouche exercée, Elle a ainsi extrait tout ce venin sournois Qui veut empoisonner le terre dénudée.
Elle savait jadis que ce rite ancestral Sauvait à chaque fois le monde menacé Par d’obscures forces aux œuvres infernales, Maléfique chaos où le magma régnait.
Car l’existence est souffrance en quête d’amour, Un fantôme dansant sur l’écume du jour, Un fragile parfum qu’ont exhalé les ombres Ou ce rais de lumière au sein de la pénombre.
Car l’existence est souffrance en quête de sens Dans un vacarme affreux ou un anxieux silence, La haine peut venir serpenter en nos cœurs Pour enfin tout ruiner et abolir la peur.
Elle affrontait ainsi dans ce combat sacré Ce serpent malfaisant qui toujours fascinait ; Une lutte éternelle à l’issue incertaine, Une lutte où la vie était en quarantaine.
O noble Ghaziya, dis-moi combien de fois Tes lentes contorsions ont épargné Gaïa En domptant le désordre, ses anneaux de colère, Toi, nubile joyau, tu lui offrais ta chair.
Ces temps sont révolus et plus rien n’en subsiste Quand tu vois s’approcher quelques baveux touristes, Indignes rejetons de l’ophidien royal, Insipides voyeurs à l’haleine vénale
Qui viennent reluquer ta croupe convoitée Que tu leur serviras pour quelques vils sequins, L’étreinte du serpent, ce corps à corps divin A rejoint les hauteurs d’une sphère étoilée.