Qui sont ces spectres cabossés au noir silence Qui se saluent sans se lasser en sarabande ? Leur chevelure ébouriffée vers un ciel dense Fascine les corbeaux siffleurs venus des landes.
Leur procession semble glisser vers les lueurs D'une aube encore captive de la terreur De la nuit où tous les complots se sont noués Afin que le soleil ne brille plus jamais.
Sont-ils ces sorciers maudissant leur sort funeste De subir la rage des vents, le froid qui blesse ? Tandis qu'une écume de gel recouvre à l'est Des marécages où errent les pécheresses.
Ces silhouettes taciturnes au supplice Font écho à mon âme tordue par les vices Dans cet enfer où les années m'ont condamné A ne plus revoir un seul jour le bel été.