Que verrons nous de l’autre coté des falaises Le cœur noir des étoiles tremblantes de fièvre Les éboulis des espoirs devenus malaise Les épaves d’amour brisé au bord des lèvres ?
Nous chercherons dans l’obsidienne de nos âmes Ce pur néant qui entre nous s’est installé Nous verserons sur nos plaies de la jusquiame Ensorcelés, pareils aux troupeaux de Circé
Somnambules ployant sous le joug de la peur Nous errons dans un désert d’échos sans mémoire Notre nom est légion, nous n’avons plus d’histoire Notre raison n’est plus qu’un masque de frayeurs
Nous survivons dans les désastres d’une absence Qui par pudeur loin de nos corps s’est transportée Nous oublions dans nos tumultueuses transes Qu’être libre commence par l’humilité
Chaque instant nous perdons le langage du monde Dans la nuit sans étoile qu'un aveugle rêve Mais quel est donc ce bruit qui à nos portes gronde ? C’est le déluge qui déferle sur la grève.