Complainte J'ai rêvé que tu me rêvais Ce dédale d'un double exil Nous ne le quitterions jamais C'était un supplice subtil Pour cet amour vaste et ardent Qui affronta l'éternité Et dans ton rêve, je rêvais De te rejoindre impatient Mais l'écho lointain de tes pas Se perdait dans ce labyrinthe Je n'entendais plus que ma plainte Qui résonnait comme le glas Et je me réveillais soudain De ton rêve si incertain Dans cette tombe de ténèbres Où règne une haleine funèbre Des larmes de sang ruisselaient Les enfants de la nuit dansaient Horrible ronde autour de moi Monstre immortel au cœur froid Résignation Tel un torrent fougueux qui arrache les terres J'ai vu les siècles se fracasser dans l'horreur Les innocents comblaient les fosses funéraires Les indécents montraient leur royale hideur Du haut de mon vieux château ruiné, désolé J'écoutais les harpes brillantes des étoiles Qui enchantaient les vents nocturnes, apaisés Tant de beautés que notre cécité nous voile ! Frère humain, que n'as-tu compris ma tragédie Qui n'est que le reflet de ta sombre folie Regarde-toi dans ce miroir où meurt le temps Regarde ton image approcher du néant Tu y verras apparaître Nosferatu Ce sera toi, alors mortel que feras-tu?