Et ces vieux ponts voûtés où s’en vont les années Auront vu par milliers des vivants défiler , Des amoureux fervents valsant avec le vent, Les regards étoilés des enfants du Levant,
Des rides enneigées farfouillant leur passé, Les chemineaux choyés à chaque coup de fouet, Les pur-sang impatients qui dépassaient les heures, Des savants prisonniers de leur cerveau farceur,
Parfois, c’était l’espoir et leurs arches brillaient, Parfois le désespoir et les pierres criaient, Quand rôdait le brouillard, s’animaient les échos De tous les revenants qui partirent trop tôt,
Car ces vieux ponts voûtés ont gardé un secret, Les pas des voyageurs en quête de beauté Qui résonnent toujours dans les coeurs solitaires Sous les assauts hurlants de l'implacable hiver.