J’aurais voulu bien sûr trouver l’orchidée blanche Qui une fois humée abolirait le temps Et j’aurais contemplé ton doux regard pervenche S’évaporer là haut au feu du firmament.
Ton image sereine à la grâce soyeuse Garderait la lenteur des toiles de Vermeer Et les heures passées, tueuses silencieuses, Ne pourraient altérer le lys de tes paupières.
Nous irions parcourir ces vallées ondoyantes, Ces mers de chardons bleus que caresse l’aurore, Les dames d’onze heures en étoiles vibrantes Tapisseraient nos cœurs où ruisselle de l’or.
Aux sources sonores où s’abreuvent les faons, Nous pencherions nos visages tels des enfants Que fascinent les eaux et leurs phosphorescences Quand le soleil y joue dans ses évanescences.
J’aurai longtemps cherché au loin l’orchidée blanche Quand je l’ai rapportée, elle s’était fanée, Mais tu avais gardé dans tes beaux yeux pervenche L’image immuable de ses belles années.