Les citronniers, lanternes des vergers, Etoile des champs où sommeille l'azur, Remplit l'été d'amertume, L'orange sanguine coule aux enfers En jus de l'astre guerrier aux paupières rouges, Les raisins au nombril vert Convoquent le Raqs Sharqi Dans les Khaima au rythme des sables fiévreux, La pomme rêve d'Eve Fascinée par la séduction du serpent, Les muriers jettent leurs ongles noires Dans les mains sauvages des braconniers, Les myrtilles, en délicates perles, Glissent dans la poche du joaillier gastronome, L'ananas et sa coiffure de rastaquouère Valse dans les hautes herbes en délire.
Et l'artiste là-haut dans sa corolle de feu, Tel un magicien au mille fantaisies, Féconde sans cesse ces pléiades moelleuses Qui illuminent nos yeux et descendent Comme un fleuve fertile dans nos corps éblouis Pour rajeunir nos passions, Affermir nos forces Apaiser nos nerfs, Nous construire et nous rappeler Que nous sommes Les fruits du soleil.