Chevauchant les crêtes Aux cheveux d’argent, Le serpent des mers Me déposa enfant Sur ce long rivage Où gémissaient les conques Qui en vain hélaient La lune gibbeuse. D’abord je fus reine des anémones Puis m’envolais en Alcyon Tout enluminé de saphir, Je fus enchaîné dans une cage Qui oscillait entre les nuages Mais l’amour soufflé se brisa Sur de hautes vagues de pierre. Je n’ai plus de voix nul ne m’entend J’ai beau hurler à l’océan Je suis perdue aux fonds factices Mon corps est devenu tout blanc Mes yeux rougeoient dans les abysses J’ondule entre les précipices Sans pouvoir ressortir au vent. Plus tard dans les marées stellaires Je renaitrai en feu follet Et j’irai vite me réfugier Dans le regard d’un nouveau-né.