Les fougères bleues vaguent à l'horizon Oscillent lentement comme une procession Des lacs de lumière du haut d'un ciel serein Versent des étincelles sur le sable fin C'est la douce Cythère, île enchanteresse Qu'implorent les marins du fond de leur détresse
Mais l'azur s'obscurcit et le siphon menace De grands oiseaux noirs déchirent la douce brise Etirent de leurs serres les vagues voraces Leurs cris rauques et cruels sur les récifs se brisent Des gouffres tumultueux jaillissent les plaintes De tous ces rêves morts tels des chandelles éteintes
Comme des naufragés perdus en haute mer Cherchant au-delà des lames à mirer la terre Qui sans fin s'éloigne sous un soleil cruel Laissant sur son passage des sillons mortels Nous sommes la proie d'un miroir d'illusions Qui toujours reflète notre malédiction.