Si le jour s’enfuit de ton regard Poursuis-le jusqu’au fond de ta nuit, Là où des braises d’étoiles mortes Vacillent sur les eaux glacées Des fleuves souterrains, Où des gouffres hurlent De leur gorge noire Des tempêtes de douleur Que transpercent les aiguilles du temps. Poursuis-le Jusqu’au fond des orbites vides Du crânes sculpté Par des mains inexorables, Tu y verras tous ces jours Blottis dans la frayeur De disparaître prématurément, Tous ces jours que tu n’auras pas vécus Par peur de les perdre Le long d’un chemin sans retour. Si le jour veut quitter ton regard, Vole lui sa lumière Et répands-la dans les champs de l’aube En semences d’amour.