Comme ces pauvres aveugles Errant dans les glaisières, Qui croient entendre la mer Quand, au loin, on meugle, Nous ne savons pas Où s’en vont nos pas, Croyant sottement Que nous sommes savants.
Ah,ces aveugles lâches! Qui se tiennent la main, S’enfoncent dans la flache Croyant prendre un bain. Ainsi, tous, nous cherchons A laver ce soupçon : Que nos munificences Cachent mal nos arrogances.
Et ces aveugles bigots, Dans un isoloir clos Confessent et postillonnent, Aux oreilles de personne. Si parfois nous confions Quelques imperfections, Ce que nous apprécions Ce sont nos sensations.
D'autres aveugles confits Plongeaient dans les abysses, Et croyaient, ô, jocrisses Renaître au paradis, Ainsi quand approche l’heure, On se souvient des bonheurs, De toutes nos bontés, Que d’autres ont endurés…