Les funambules en voyage Tanguent sur les cils de l’aurore Tandis que dans leur sarcophage, Les momies rêvent de leur corps Car ils se sont bien fait flouer Ces vieilles peaux toute fripées En preux Nabuchodonosor, Ils pensaient bafouer la mort Mais les Dieux sont si facétieux, Ils aiment mystifier les pieux Et les voilà éviscérés, Squelettes de l’éternité.
Les funambules sous l’orage Glissent sur les fils d’une épeire En soufflant vers les noirs nuages Qui envahissent l’atmosphère, C’est le triomphe des ténèbres, Des ombres sortent des caveaux, Enfourchent leur coursier funèbre Aux galops vers le marigot, Ils fêteront l’anniversaire Des jours qui ne reviendront plus Et chanteront la voix amère Les faux espoirs qu’ils ont vécus.
Les funambules sur les flammes Des cierges d’un vieux sanctuaire Où des spectres confient leur âme A la croix d’un Dieu solitaire S’en vont rejoindre les gisants Que deviendront tous les vivants Et dans le miroir de la nuit Ils voient un clown qui leur sourit De ses dents jaunes de phtisique, Le fard mouillé de larmes blanches, Il cabriole et se déhanche Telle une farce démiurgique