N’espère pas recevoir ce que tu ne peux offrir, Le vent s’acharne sur tes souvenirs, Un fauve hurlant dans l’effroi des étoiles, N’espère pas offrir ce qu’on ne peut recevoir, Ton coeur dérape sur la banquise Brûlant comme la glace de Mercure La fenêtre tinte telle une harpe aux doigts invisibles, Prisonnier de ton reflet, que ne vois-tu passer les ans! Ils t’attendent avec leurs dents féroces de vampire Pour aspirer ton avenir. Un vaisseau s’éloigne avec sa cargaison d’amours perdus Sur la houle sauvage qui engloutit tes cris, L’exil est ton royaume et tes mains accrochent Les poussières de tant d’illusions, Tout ce que tu as appris s’oubliera Sous quelques chrysanthèmes Au son d’une sirène d’un train sans passager.