A ce ciel de douceur qui ce matin m’entraîne Dans les pas lumineux des sentiers de l’aurore Qu’ensemence un soleil de ses purs rayons d’or Poudroyant les sorbiers et leurs feuilles sereines,
Au vif souffle du vent qui ravit la rivière Et ses berges fleuries d’étoiles frémissantes Que les choeurs étourdis des vagabonds de l’air Célèbrent sans répit en ces heures vibrantes,
Aux rochers insolents, ces géants tutélaires Que cognent impuissants le temps et ses séides, Taciturnes témoins des fureurs millénaires Quand se formait la terre en de fracas torrides,
A toi, astre sauvage acclamé des sorcières Dans ces nuits de brouillard où errent des fantômes, Ces souvenirs sans fin qui s’enroulent aux ormes Sur les sentiers d’hier où se hèlent les cerfs
Pourquoi avoir flétri tous les enchantements De ces chemins sacrés où fuguait l’éternel? Homme, tu l’as perdue ta dignité d’antan Ce nom à toi confié qu’en vain l’amour appelle.