Le vent s'ennuie et puis s'enrage Durant cette nuit sans naufrage, Là haut Hécate se lamente, Ses sortilèges en attente, Les étoiles sont des fleurs mortes, Un noir corbillard les escorte Dans ce cortège de nuages Voguant vers des astres sauvages, Dans sa tour, l' amant prisonnier Du spectre d'un amour passé Attends sa venue tout tremblant Car il connaît le châtiment, Il devra dénuder ce corps Qui fut précieux comme de l'or Et contempler ô vil hommage L'oeuvre du temps et ses outrages, La beauté devenue immonde, La chair, relent des catacombes Et ces horribles geignements Qui lui murmurent constamment:
« Rends-moi ma jeunesse volée Par tes promesses galvaudées, Je te crus un prince charmant, Tu ne fus qu'un piètre Don Juan Et dans ce donjon des remords Condamné à vivre ma mort, Eternellement affligé Par ces souvenirs, écorché, Tu vois dans ton miroir en pleur Le visage du déshonneur, Est-ce le vent qui vient hurler Ou ta voix qui veut m' implorer? ».
Là-haut, le ciel reste impassible, Là-haut, la sentence inflexible!