J 'ai caressé l'éternité Sur une boucle de tes cils Comme la vague invisible D'une mer de sérénité. Dehors, le vent fêle les cloches Des cathédrales chavirées Par toutes ses mains mendiantes Qui supplient un ciel en fuite. J'ai caressé l'éternité Dans les feux de ton oeil d'orage Qui illumine les collines Où je cherche mon sablier. Dehors, des chasseurs sans visage Fusillent les étoiles en sang Qui vont périr dans les terrains vagues Au milieu d'un buisson ardent. J'ai caressé l'éternité Le long de tes lèvres chantantes Que parcourent dans un bleu silence Les caravanes de mes rêves. Dehors, la pluie a submergé La dernière arche de Noé Où se sont réfugiés en vain Les enfants perdus des marins. J'ai caressé l'éternité, Elle a déposé sur mes doigts Quelques gouttes de rosée Que tu as laissées ici-bas.