La fille de l’hiver et son haleine blanche Souffle sur les chemins des maussades dimanches, La campagne effrayée, prostrée dans son silence, Semble se résigner à sombrer dans l’absence,
Des peupliers hargneux, torturés par la bise, Tordent leurs mains griffues sous la glaçante emprise, Les buissons engourdis au râle imperceptible Se courbent harcelés par un givre insensible,
Des ombres géantes menacent les maisons Où se sont réfugiés quelques spectres frileux, Qui appellent en vain leur impassible Dieu,
Dans un ciel tourmenté, roulant vers les abysses, Un astre ensanglanté se meurt dans un frisson, Et ses larmes de feu sous la neige se glissent.