Personne ne passe dans la rue Sinon l’ombre des jours défunts, Dans les yeux blancs d’un chien errant Se lit l’absence des lendemains. Aux vitres bariolées des antiquaires S’impriment les reflets moroses Des passants captifs de la veille. Tu es venu depuis longtemps Avec des masques éphémères Toi, l’anonyme millénaire Qui en chacun de nous attend Que les vagues des vents se lèvent Et emportent nos talismans, Nos identités provisoires, Nos refuges solitaires Où rôde la peur après minuit.
Personne ne revient dans la rue Où se sont perdues les années, J’avais cru revoir ton visage Dans le miroir de mes rêves, Mais ce n’était qu’un nuage Qui filait au loin sans trêve Comme s’éloignent les souvenirs Le long des rivages en soupir.