Plus tard, je reviendrai aux éclairs en tumulte, Quand gronde l’ouragan et claque la tempête, Quand les loups aux abois cachés sous l’arche occulte Des forêts sauvages déterrent les squelettes,
Quand la lune incendiée au feu des météores Verse son sang maudit sur les plaines livides Et l’ombre des clochers comme un gnome gravide Pousse un cri de frayeur que ma haine dévore,
Bientôt, je reviendrai errer sous ta fenêtre, Spectre défiguré par un amour cruel, Blessure incurable qui sans cesse martèle Au cœur des nuits hantées quand les rêves s’empêtrent.
Me laisseras-tu seul errer parmi les tombes Comme un dément damné qui ne peut s’affranchir D’une ardente passion au point de dépérir Au milieu des gisants qu’un astre mort surplombe.
Ouvre-moi ce caveau où ton corps se corrompt, A moi, ton seul amant qui a fui son tombeau, Laisse-moi t’enlacer auprès des vermisseaux, Puis partons effrayer ce peuple d’avortons!
Enfants de Lucifer, impurs et implacables Répandant le chaos quand raillent les corneilles, Rebelles fascinés, d’un désir, insatiables, Notre amour s éteindra quand mourra le soleil.
Ainsi s’inventaient-ils d’atroces tragédies, Ces fiers déshérités, esclaves du malheur Avant de se vêtir de leurs piètres guenilles Et d’aller quémander quelques mies de bonheur.