Le hêtre n’est pas l’être Noyé dans un étang Que traversaient dans la brume, Les fiers gardiens de l’ontique. Au moi, ce chercheur en soi Qui est l’hôte de cet autre Tapi tout au fond du ça, Que lui dire en personne ? Si le je n’est qu’un rêve Une illusion sans trêve Si l’être n’est plus là Quand l’avoir devient roi, Si rien n’est permanent Sinon le père manant, Ce fils de parents pauvres Qui ont perdu leur toit Et, devenus autistes, Se sont cachés chez moi Derrière les années Où j’attendais un toi, En pur berger de l’être, Qui Heidegger suivait Sur ces sentiers en fuite Un « Heil » de guerre entendu Chez lui dans sa fourrière ? Car l’oubli de l’être n’était pas le retrait Des Nazi en désêtre au néant étendus Mais dans le Lager où Primo a vaincu La nuit lourde du non-être où le sens est exclu, La nudité offerte au mal être des étants, Ces bourreaux techniciens dépossédés de l’aître, Primo, le Juif errant, poète de l’univers, Sous l’ombre d’un grand hêtre, En homme s’est revêtu .