La terre roule vers son déclin Et seul Sisyphe s'essoufle en vain, Des rafales de fiel fracassent les lucarnes Une étoile brisée tressaille dans la marne, Sais-tu si le soleill sauvage s'est enfui ? Un nuage aveugle le poursuit et gémit. Des paupières s'effondrent dans des boues d'illusion, Des coeurs piétinés grondent dans les mornes maisons. Les lèvres bleues du rivage Hèlent les anciens naufrages, Du sable jaillissent des mains Qui prient un autre matin, Le bouleau foudroyé est blanchi par la peur Son ombre déformée épanche sa douleur Des échos se croisent mais ne se parlent pas, Des statues regardent mais jamais ne se voient, Une neige noire viendra tout oublier, Des corps enlacés ne pourront plus s'aimer. Certains voudraient pêcher dans leur filet l'espoir D'autres cherchent une trace au fond de leur miroir, Dans un tunnel fuyant résonnent quelques pas, Chacun se lamente, c'est le jour qui s'en va.