Oublions tout et même s'il faut l'oublier, Oublier l'oubli? N'est-ce pas s'en rappeler? Ah! ces apories qui ne cessent de hanter Cet autre que je fus sans pouvoir l'affirmer,
Toujours le même nom au prix d'une illusion Car chaque jour en soi nous change à petits pas, Le sable nous ressemble en son inconsistance, Quel rocher morcelé nous a éparpillés?
La mer a beau mugir, la montagne rugir, Le vent se rappeler une voix tant aimée, Chaque être disparait dans la nuit du non-être, Chaque nuit se souvient que l'être n'est plus rien,
Il reste ton regard où valsent les étoiles, Fontaine de lumière où repose mon coeur, La rivière sacrée au royaume des songes, Le temple de l'amour…sont-ce de doux mensonges?