Faut-il se comprendre ou s’apprendre Chercher notre demeure ou ce qui demeure ? Faut-il renaître en dispersant les cendres, Les recueillir dans l’urne sacrée de l’attente ? Faut-il s’aimer dans les hurlements des tempêtes Ou à peine effleurer l’haleine de l’aimée ? Si je vois tant de jours qui s’envolent C’est qu’il y manque ton regard qui console Celui là même que je perds Quand je crois conquérir la mer. Il n’est d’autre maître que le temps Qui nous sculpte dans les poussières, Nous humons le sol en naissant Et lui nous digère en mourant. Il nous reste à ouvrir les fenêtres Accueillir les lèvres bleues de l’aube Et son baiser sur nos mains offertes Au frêle bonheur Avant qu’il ne se dérobe.