Qui m’appelle dans le souffle de minuit, Aux berges du rêve où glissent les ancolies, Un écho qui toujours revient à travers les forêts Et ses rougeoyantes prunelles d’effraies sans sommeil, Des feuilles blessées gémissent sous mes pas, Les étoiles s’accrochent aux cheminées Des maisons solitaires où suffoquent les heures. « Quel temps fait-il ? » murmurent des ombres Allongées par le pinceau lunaire. « Quel temps s’en va ?» leur répond la chorale Des enfants de la pluie qu’emporte un vent glacial. Des brumes blanches dansent sur les prairies Caressées par des mains invisibles. Des sentiers fourmillent, me mèneront-ils à toi? J’ai vu fuir les éperviers sous les arches des cathédrales, J’ai vu les mers noires, plissées de douleur, J’ai vu des nuages en feu hurler sur les collines Mais ce cri m’a conduit à toi, Derrière ses barreaux où s’agrippaient tes doigts Et je t’ai enfin reconnue, toi, ma pauvre liberté, Oubliée, exilée au fond de ma mémoire Comme un oiseau qui a forgé sa cage.