Qui s’est permis d’éteindre la lumière Sur ce chemin que nous ne voyons plus, Hormis quelques chiens tubéreux sans père Errant dans la nuit, plaintifs et confus,
Nos yeux ont longtemps reflété l’étoile Qui nous guidait tout au long des sentiers En dissipant les brumes des forêts Et ses guirlandes de rosée opales,
Toujours, nous suivions ses flammes ardentes Dans une valse d’ivresses nouvelles Qu’il nous fallait dans nos transes ferventes Epuiser jusqu’à la moindre étincelle,
Ne voulions-nous pas capturer cet astre, Ce soleil d’amour, enfin l’enfermer Pour qu’à nos caprices d’enfants jobastres, Il soit soumis sans devoir le prier?
Alors, un jour, l’orient se fit ténèbres, L’aurore noire et le silence lourd, Seule au lointain une cloche funèbre Expirait longtemps dans un râle sourd,
Qui s’est permis d’éteindre la lumière S’est-elle enfuie au fond de l’univers Qu’un chien poursuit de ses gémissements, L’ avons-nous perdue… Jusqu’à la fin des temps?