Regarde passer les dauphins blancs Dans les flammes bleues de l’azur, Des averses en aiguilles noires Secouer les statues des centaures Chevauchant les rives du Congo Où trémulent des nénuphars rouges Comme des mains coupées, Déguisés en trader, des vampires Gobent les dettes odieuses et crachent Des couleuvres asiatiques qui envahissent Le Pirée à venir. A Tulsa, l’engeance d’un Bavarois Se promène dans le Negro Wall Street En cagoule blanche, une corde de chanvre A la main en hurlant : « Ne me marchez pas sur les pieds » Tandis que des Goldorak assermenteurs Poursuivent des puceaux crépus. Au plat pays qui n’est plus rien Se relit le Malleus Maleficarum Et on laisse les vieilles sorcières S’étouffer dans un feu pulmonaire, Des masques périmés jonchent Les berges de la Meuse Où un acteur déguisé en frite S’est noyé sous une bouée Fabriquée à Lesbos. Un farfadet macronarchique Digne descendant d’un charlot chauve Crache sur les cadavres gelés De réfugiés dans une morgue climatisée, Ses pitbulls oligophrènes menotent Une infirmière asthmatique, On ouvre des musées Où des momies visitent De l’art contemporain et ses échos vides Alors que sous les ponts D’une seine en humeur paisible Quelques mendigots barbouillés de vinasse Apportent tristement leur écot vide, Là haut les dauphins s’échevèlent Et un souffleur d’étoiles enlumine l’obscurité, Royaume des loups sans partage.