Vous nous jouerez du Brahms aux heures vespérales Ses subtils contrepoints et ses danses hongroises, Le beau Danube bleu charmeront les vestales Inspiré par les gaz des lumières viennoises.
Puis, le Rigoletto, ce bouffon libertin Animera les lieux quand viendront les catins, La Judith de Lehàr en funeste maîtresse Eveillera plus tard nos passions vengeresses.
Voyez la pie voleuse emporter le butin Son bec nous fait songer à ces Juifs aquilins, Il est temps, Maestra, lançait vos Walkyries Que vos longs crescendo apaisent nos furies.
Le champagne flûtait en pétillants menuets, Les guirlandes volaient tels des serpents grisés Et l'orchestre d'Alma enflammait les Aryens Ces cruels conquérants qui ne seront plus rien.
Si parfois une odeur irritait leurs narines D'un ferme camouflet, ils chassaient la vermine, Si la vent gémissait en de rampants sanglots, D'un geste souverain, ils fermaient les hublots..
Te souviens-tu d'Auschwitz quand les loups aboyaient, Des étoiles mouraient pendues aux barbelés, Te souviens-tu d'Auschwitz, ces nuits de cauchemar Qu'un Dieu épouvanté fuyait dans le brouillard ?