Je suivais cette rue en fuite interminable Vers un lieu mystérieux qui restait innommable Une ombre fatiguée effaçait tous mes pas Comme une interdiction de revenir chez moi, Des forêts calcinées et leurs oiseaux en feu Enflammaient les nuages où s’étouffaient les dieux, Des prairies fangeuses se hissaient en grognant Quelques épouvantails au regard menaçant, Les épaves des jours sur un étang brumeux Grinçaient de désespoir sous un souffle ruineux,
Quel inconnu sifflait s’éloignant sans faiblesse Dans ce silence lourd qui s’amplifiait sans cesse Etait-ce lui le but de mes constants tracas, Ne pourrait-il jamais se retourner vers moi, M’indiquer un endroit où reposer mes pieds, Si c’était mon passé qui chaque jour fuyait Pour me laisser bien seul sans un autre avenir Que celui de chercher dans mes vieux souvenirs, Une destination à l’étrange voyage Qui m’emmène sans fin sur la route des âges.