Parfois l’aurore reste accrochée Aux phalanges osseuses d’un platane Et le ciel ne s’ouvre pas, Ce n’est plus qu’un fâcheux catafalque Où se pendent quelques souvenirs fanés, Au fond d’un cloaque, tu vois ta conscience Eclater dans une bulle noire, Le temps ne t’appartient pas, il te guide un instant Et puis t'abandonne, Quelques traces encore conduisent à un miroir Tu n’ y vois aucun reflet, « Il faut aimer pour exister », penses-tu, Mais peut-être faut-il d’abord exister, Sortir de soi pour aller ailleurs, Ramasser des cailloux mordus par la pluie Et les jeter d’une falaise aux cris des goélands Vers l’improbable arc-en-ciel où miroite l'espérance.