L’un était le souffle, chuchotis du soleil, Etl'autre était la terre où erre la lumière, Tous deux fils de l’aurore aux cheveux d’arc-en-ciel Engendrés dans la forge illuminée d’éclairs.
Ils ont dans les vergers apprécié le butin Que leur tendaient les mains des silencieux gardiens, Sous l’aile des aigles, ils contemplaient la lune, Bercés par les rumeurs des choristes nocturnes.
Ils cherchaient dans l’azur la voix de leur ancêtre Qui leur avait légué les vagues de la mer, Les ouragans furieux, les soupirs de la pierre, Le berceau des saisons où la vie va renaître.
L’un guida son troupeau par des sentiers obscurs Et le mena serein dans de verts pâturages, L’autre creusait hargneux ce sol toujours trop dur Pour y semer de l’or qu’arrosent les nuages.
Ils avaient ensemble découvert les passions L’un sacrifiait l’agneau et l’autre ses moissons, Si l’un reçut la paix, l’autre sculpta l’épée Si l’un entendait Dieu, l’autre en vain le hélait.
L’un était ténébreux, l’autre adorait le ciel, Quand vint la jalousie Caïn tua Abel.