Quel souvenir hante un écho dans les couloirs Tandis qu’une horloge peine les bras en croix, Dans la rue gonflée des rivières de rumeurs, La peur fonce du fond des regards affolés.
Une pierre hurle quand s’effondre la nuit, Des borgnes lumineux sous la bise se plient, Les sables de l’exil tournoient dans un vieux kiosque Qu'orchestre en sourdine la fanfare fantôme.
Quel fauve avide mord l’horizon empourpré, Quels pas effarouchés meurtrissent les pavés, Des clés s’engouffrent dans les serrures aveugles, Des voix s’étouffent sous la tyrannie des heures.
Un voyageur poursuit son ombre interminable Sur ce pont fracassé par les cris du passé, Un voyageur poursuit en vain son vieux visage Qu’il voudrait rajeunir pour un autre voyage.