Elles se lèvent les filles de l’aube, Ces embaumeuses que vient carminer la lumière ! Tandis que les larmes de la nuit S’évaporent au souffle du soleil, Les ailes vertes des fougères S’animent en éventail, Des papillons en gerbes célestes S’en vont poudroyer l’horizon. Des chants tournoient dans les airs Qu’un écho amplifie en plaine Et les ruisseaux d’argent sinuent, Bondissent comme des jeunes serpents, Tout est gorgé de vie pulpeuse Dans ce chatoiement éphémère, C’est un Eden comme un mirage Qui me ravit quelques instants Auprès de toi, venue de loin, De ta chevelure odorante Qui vient et va en oscillant Tel un grand champs de blé Sous le vent...