J'entends l'accordéon se perdre sur les vagues Tandis qu'un vent furieux secoue les feuilles mortes, Sur un banc désolé, un vieux marin divague Dans son vaisseau fantôme où le diable s'emporte.
Déchainez l'ouragan et sa crinière folle, Appelez la tempête et ses longs hurlements, Que vienne le tonnerre dans ses lourds grondements Et laissez le siphon engloutir mes paroles,
Emportez mes rêves blessés par l'infini Quand je scrutais la mer qui jamais ne finit, Quand roulaient mes années vers ces autres rivages Où se sont égarés tous mes anciens visages.
J'entends l'accordéon errer sur une plage, J'entends ce coeur gémir en sa douleur sauvage Sur le banc désolé où j'attends désormais Ce clair matin que soufflera l'éternité.