Laisse les nuages filer sur la solitudes des champs Quand les rafales fouettent les chairs ridées des saules, Ecoute les étangs se désoler sans les chants Des rouge-gorges fuyant les crocs des orages Et vois l'exil des ombres silencieuses Dans les plis de ta mémoire, A qui appartenaient-elles Sinon à tous ces visages croisés Dans le manège du temps ? Ne les laisse pas compter tes heures, Ne dois-tu pas chercher le chemin Où naissent les étoiles Pour que jamais la nuit ne soit aveugle ? Il faut habiter la terre comme un poète, Ne jamais la perdre en la possédant, Ne soit ni pilleur de mer, ni voleur des vents, Ni dévoreur d'aubes ou violeur des montagnes Et ce que tu ne peux donner n'espère pas le recevoir, La route n'appartient à personne, C'est à cette vérité nomade que tu dois te confronter, Peu de certitudes en ces heures passées, En l'instant déjà envolé sitôt prononcé, Tout s'écoule irréversible Dans la rivière toujours changeante. Apprends à aimer ce qui s'en va Dans ce train sans destination Qui n'est jamais à quai Et que l'on voit passer dans le miroir des jours.