Un bouquet de rolliers s’envole Et décore une aurore en paresse C’est l'heure bleue, enchanteresse, Des caresses parfumées se frôlent. De longs couloirs indigo conduisent Au soleil encore ensommeillé, Tandis que la délicate brise Dans les saules dirige un ballet ; Des chatons, d’ivresse, voltigent Sur la partition jouée en rivière C’est l’heure bleue et tout se fige Comme le tableau d’un maître d’hier. Dans les prairies ensorcelées L’or des genêts vibre et s’enflamme, Des moutons scintillent et s’exclament, Des pies querelleuses vont becqueter Des baies d’amour que sème la rosée... Je le cherchais depuis si longtemps, Je l'avais égaré dans mes errements, J’ai retrouvé mon cœur au fond d’un parc Percé d’une flèche tirée de ton arc Tu y avais gravé ces quelques paroles : La nature seule console. C'est l'heure bleue et dans les champs verts L'aube ouvre ses paupières.